Depuis plusieurs mois maintenant et dans plusieurs pays, des voix s’élèvent pour dénoncer les massacres en cours en Palestine. Mais partout dans le monde celles et ceux qui dénoncent la situation coloniale en Palestine font face à une répression sans précédent.
Aux États-Unis, Trump s’attaque aux étudiants pro-palestiniens de Columbia, au Royaume-Uni 18 activistes de Palestine Action sont emprisonné·es dans l’attente de leur procès. En France, on se souvient de Jean-Paul Delescaut secrétaire général de l’Union départemental de la CGT du Nord qui était condamné, au printemps 2024, pour apologie du terrorisme après avoir publié un tract en soutien à la Palestine.
Mais la répression ne s’est pas arrêtée là, plus récemment, la dissolution d'Urgence Palestine entreprise par Bruno Retailleau marque une escalade supplémentaire dans la criminalisation du soutien à la Palestine. Cette dissolution se fait sur fond de procès politique, puisque de nombreuses personnalités politiques et militantes sont poursuivies pour apologie du terrorisme, alors qu'elles n'ont fait qu'exprimer leur soutien avec un peuple qui subit un génocide depuis des mois maintenant. C'est le cas pour Anasse Kazib, militant syndical SUD Rail et porte-parole de Révolution Permanente et d’un autre membre de cette organisation ou encore de l’eurodéputée de la France Insoumise Rima Hassan.
À l’occasion de la sortie d’une tribune dénonçant la criminalisation de la solidarité avec Gaza, pour la relaxe d’Anasse Kazib et de tous les soutiens de la Palestine, SUD éducation 72 souhaite rappeler sa solidarité avec toutes celles et ceux qui sont poursuivis pour avoir soutenu la Palestine.
L’infraction d’apologie du terrorisme est utilisée comme un outil politique pour s’attaquer aux voix politiques à contre-courant. Incorporée en 2014 dans le code pénal, cette disposition rétablit en réalité le délit d’opinion, ce qui a valu à la France d’être condamnée en juin 2022 par la Cour européenne des droits de l’homme.
En tant que personnels de l’éducation, il nous semble crucial de dénoncer des attaques violentes à la liberté d’expression. Comme le dit Rima Hassan lors d’une conférence de presse, lorsqu'il s'agit de la lutte du peuple palestinien, « on peut débattre, questionner les moyens de lutte, les critiquer, mais ce qui est grave actuellement, c’est cette répression massive ».
En réalité, en faisant l’amalgame entre soutien à la Palestine et soutien au terrorisme, le gouvernement justifie un tour-de-vis autoritaire, qui menace non seulement les soutiens à la Palestine, mais plus généralement les libertés démocratiques élémentaires, de droit de manifestation, de réunion et d’opinion.
Face à ces offensives, la seule solution est de construire un bloc de résistance autour de tous et toutes les réprimées, depuis les syndicats, dans nos lieux de travail, et dans la rue !